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EdT estime que le chemin adopté par notre pays depuis 24 ans mène vers une catastrophe. La crise globale économique, financière et humanitaire n’a pas de solution dans le système des coordonnées existant. Le système capitaliste se dirige vers l’instauration d’un monde des castes, d’une inégalité et injustice sans précédent, avec la dictature féroce des élites qui ont rejeté l’Humanisme et le Progrès. Le moment est décisif pour la civilisation humaine. Soit le capitalisme actuel se transformera en la plus inhumaine des sociétés qui ont jamais existé sur terre, soit il sera vaincu par la seule idée qui en a le potentiel : le communisme.
La Russie actuelle comparativement à l’URSS, est un pays faible. La régression suite à la Perestroïka a détruit l’économie, le social, la culture. Le pays vit essentiellement au dépens de ce que nous ont laissé les générations précédentes. Mais malgré tout cela, il y a quelque chose de vivant, quelque chose qui permet de ne pas succomber complètement au monde de la consommation maladive et de la perte du sens de vie dans l’individualisme égocentrique. Il y a encore la mémoire des valeurs, des buts, de l’espoir, des bases de l’éducation qui subsistent de l’URSS.
Cependant, l’oligarchie et les couches les plus aisées de la société russe ont entièrement lié leur vie à l’Occident. Leurs familles, leurs immobilier, leurs comptes bancaires sont là, en plus de leur attachement au confort et aux facilités matérielles. Cela concerne également de nombreux fonctionnaires du maillon moyen. L’élite russe, durant longtemps a caressé l’espoir de l’intégration de la Russie avec l’Occident. Mais cela n’a pas été voulu par les élites occidentales. Les événement en Ukraine ont définitivement tiré le trait sur ces espoirs. Une partie de l’élite l’a compris. Mais pas encore tous. Il en reste pas mal qui seront prêts à collaborer avec les ennemis si on leur suggérait qu’en renversant Poutine leur train de vie redeviendra comme avant et on ne touchera pas à leurs biens et leurs comptes.
Comment peuvent-il donc se débarrasser de ce dirigeant incommode ? Le néo-libéralisme en Russie a été complètement discrédité par ce qui est arrivé au pays dans les années 90. La tentative avortée d’un coup d’Etat « orange » en 2011-2012 a confirmé que la clique néo-libérale n’a actuellement aucune chance d’accéder au pouvoir d’une façon vraiment démocratique. Une nouvelle révolution de couleur est le seul moyen pour eux et leurs tuteurs atlantistes de renverser le pouvoir de Poutine qui à dit non à la destruction du pays.
Il faut savoir que depuis la fondation de l’Union des solidaristes Russes (fin des années 1920), les impérialistes soutiennent à la fois deux branches travaillant en binôme : les libéraux et les nationalistes. Si du côté libéral ils ont soutenu les dissidents, de l’autre côté ils ont pris en charge des mouvements pseudo-patriotiques : adeptes du général Vlassov, néonazis, nationalistes séparatistes/réductionnistes, etc. Les deux réseaux ont travaillé main dans la main aussi bien pour la chute de l’URSS que pour le changement de régime en Ukraine, entre autres. D’ailleurs en Europe également, les liens en pointillés entre les globalistes et néo-fascistes deviennent de plus en plus apparents.
Ainsi, si le coup d’Etat sous des slogans libéraux est impossible, il y a une forte probabilité que le prochain essai de déstabilisation soit fait sous des slogans nationalistes.
Certains gauchistes, comme ceux qui ont pris part à l’essai de déstabilisation de 2012, appellent à la révolution immédiate avec le renversement de Poutine. Mais pensent-ils à ce qui arrivera à la Russie après un pareil coup d’Etat ? Le chaos sera suivi d’une destruction rapide de l’Etat même ! L’expérience de l’année 1917 est révélatrice : après la révolution de février et la prise du pouvoir par la bourgeoisie libérale, six mois ont suffi pour que le pays se retrouve dépouillé, impuissant, au bord de la désintégration totale. Si ce n’était pas l’effort surhumain des bolcheviks, l’année 1917 pouvait devenir la dernière de l’histoire de la Russie. Mais Lénine avec son parti ont rassemblé le pays et lui ont donné une autre vie.
Le Parti Communiste russe actuel est-il en mesure de relever un défi aussi immense ? A-t-il le potentiel intellectuel et moral de reconstituer l’URSS en cas de la chute de la Russie ? Le Parti Communiste léninien, avant la révolution d’octobre, comptait environ 30 000 activistes, qui sont passés par une éducation théorique profonde, par des combats et des prisons, par des sacrifices énormes. Les bolcheviks étaient sur le terrain, ils éduquaient la classe de travailleurs pour les transformer et les préparer pour les batailles à venir. En Russie d’aujourd’hui, pour l’instant, on n’a rien de semblable.
La situation internationale est également complètement différente. La jeune république soviétique pouvait se mettre debout parce que les pays occidentaux étaient affaiblis et divisés par la première guerre mondiale. En revanche, aujourd’hui, les élites occidentales ont un consensus remarquable en ce qui concerne la Russie. Ce qui est à l’ordre du jour est rien en moins que l’anéantissement définitif du pays et de son peuple. Pour ce faire il suffit aujourd’hui qu’une déstabilisation politique fasse vaciller le pouvoir et que le chaos commence à se propager. Alors, en moins d’une semaine le territoire de la Russie sera occupé par l’OTAN, ne serait-ce que sous le prétexte de la prise en charge des armements nucléaires en vue de leur non-utilisation par des éléments malveillants. Aussi, la défaite de la Russie mettrait fin à tous les espoirs de résistance à la catastrophe civilisationnelle qui menace l’Humanité.
Pour toutes ces raisons, EOT, tout en étant critique envers le pouvoir, se bat contre tous les éléments qui cherchent semer le chaos en Russie. Nous ne pouvons cautionner le système existant car il n’est pas viable à long et à moyen termes. Mais à présent il faut gagner du temps pour réveiller la conscience et la volonté de citoyens, pour créer des structures capables de rattraper le pays en chute, pour se mobiliser et s’affermir avant d’affronter les futurs défis.