La « Fin de l’Histoire » et le développement de l’Humanité

Extrait de l’intervention de Sergueï Kurginyan, leader de l’Essence du temps sur le plateau de l’émission « Soirée avec Vladimir Solovyev » sur la chaîne Russie-1, 22.01.2017

S. Kurginyan : Vous voyez, on entend parler de plus en plus de la « Fin de l’Histoire » (…) Je voudrais tout de même faire remarquer que dans ce sujet il existe une énorme confusion. On peut penser ce qu’on veut de Fukuyama, mais il faut savoir qu’il a été très médiatisé après qu’il a fait son bilan d’une certaine période soviétique… disant que nous avons maintenant la fin de l’Histoire et que cela sera désormais la démocratie libérale et c’est tout. Mais il n’a pas dit alors l’essentiel, qui est écrit dans son livre : que, puisqu’il est disciple de Kojève, qui à son tour développait Hegel, la fin de l’Histoire pour lui est la fin du développement créatif de l’Homme et de l’Humanité. Ainsi, lorsqu’il s’agissait de la fin de l’Histoire, cela ne voulait sans doute pas dire que la démocratie libérale allait s’installer partout. Sans doute aussi en Afghanistan ou je ne sais où… en Chine encore, c’est ça ? Mais cela voulait dire que la fin de l’Histoire est la fin de l’Homme et de l’Humanité. Bon, d’accord. Fukuyama l’a dit et alors ? Fukuyama parle, la caravane passe. Mais, l’important c’est que c’est dans ce sens que ça a commencé à bouger. Et nous voyons maintenant quelle est la chose la plus dévastatrice qui s’est produite après la chute de l’URSS : on accusait l’URSS d’être une sorte de caillou sur le chemin de l’Histoire ; il va être enlevé (Sakharov, le disait, par exemple) et le train avancera à grande vitesse et le mouvement créatif de l’Homme et de l’Humanité s’intensifiera d’un coup. Où est-il donc ce mouvement ? Dès que l’URSS s’est effondrée, on a entendu que la tâche n’est pas d’intensifier ce mouvement créatif, mais de le stopper !

Maintenant il y a deux forces : l’une (les gens comme Obama), veut arriver le plus vite possible à cette fin de l’Histoire, et l’autre (Trump, Poutine, etc.) freine, pour que le chemin soit long. Mais la question est seulement s’il se trouvera aujourd’hui une force dans le monde, qui dira que le développement créatif de l’Homme et de l’Humanité doit être continué et accéléré ! Les derniers optimistes, qui en parlaient très activement, étaient les marxistes. Qui va aujourd’hui prendre le relai ?

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